Un drame avec du charme
- Sarah Bussières
- 10 févr. 2016
- 2 min de lecture

Découverte. Premier mot qui me vient à l’esprit. Découverte.
Et oui, Gabrielle permet la découverte simpliste et crue d’un monde si peu connu. Le monde de la déficience mentale y est porté sur un plateau de bois, tout simple et parfaitement modeste. Il n’y a pas d’action ni de suspense ni de revirement inattendu, seulement de l’amour à sa forme la plus tendre et honnête.
Ce film, sans artifice, nous montre en image la vie de la charmante et souriante Gabrielle. Je me suis tout de suite sentie interpellée par sa joie de vivre et ses robes colorées. Atteinte de déficience intellectuelle, elle vit dans une maison avec d’autres personnes qui sont sensiblement comme elle. Cette jeune fille de 22 ans est follement amoureuse de Martin, un homme avec qui elle fait partie de la chorale «Les Muses de Montréal» et avec qui elle rêve d’une vie dans un appartement.
Thank you Louise Archambault. Sa façon de créer l’amour entre ces deux personnages est fantastique! Ce n’est pas une foutue romance à l’eau de roses remplie de clichés ridicules, mais bien une représentation surprenante de ce magnifique sentiment qu’est l’amour dans son plus simple appareil. Ces deux êtres découvrent la sexualité de manière aucunement vulgaire et nous font mieux comprendre leur réalité.
Les acteurs? Impressionnants et géniaux. Alexandre Landry incarne et façonne son personnage, Martin, d’une façon si crédible et réelle ce qui rend son jeu d’acteur époustouflant. Il ne fait pas paraitre son personnage comme un sombre idiot, mais bien comme une personne qui vit sa vie d’une façon différente et tellement innocente. Gabrielle Marion-Rivard, qui joue Gabrielle, est elle-même atteinte d’une maladie génétique, le syndrome de Williams, tout comme son personnage. Dans un certain sens, elle se joue elle-même. Ceci rend les scènes beaucoup plus touchantes et représentatives. Ce n’est plus une fiction, mais bien un film quasi tiré d’une histoire vraie. Se rajoute à ces deux merveilleux comédiens une belle brochette d’acteurs aguerris tels que Mélissa Désormeaux-Poulin (Incendies, 30 vies, Ruptures…), Benoît Gouin (30 vies, Destinée, Nouvelles Adresse…), Isabelle Vincent (Ramdam, Providence, Toute la vérité…). Moi, qui est très critique sur ce point, m’avoue impressionnée par les interprétations de tous et chacun dans Gabrielle.
Enfin un tabou de brisé! C’est l’une des première fois que je vois un film qui aborde le sujet de la déficience mentale avec autant de brio. C’est en effet amené avec légèreté, mais on peut aussi voir tous les coins sombres de ces maladies. Les questionnements traités dans ce film comme l’indépendance, la sexualité, l’amour et la famille nous amène nous-même à penser différemment. Une terre inconnue qui vaut la peine d’être découverte.
Lors de vos petites soirées calmes pendant lesquelles vous êtes en recherche de moyens et de grands émerveillements, je me dois de vous recommander Gabrielle. Ce film va peut-être pouvoir vous sembler un peu de s’étirer en longueur, mais je vous promets cela en vaut la peine. Joie, tristesse, espoir, musique et sourire sont au rendez-vous. Soyez ouvert d’esprit pour avoir une appréciation sans mesure et surtout plongez dans cet univers sans hésiter. Partez dont à la découverte de notre merveilleux cinéma québécois mes amis.
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